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Va donc, hey !... Tabernak...
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Va donc, hey !... Tabernak...
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4 octobre 2008

Chauve... mais pas décrépie !

Toujours dans la lignée des copiés-collés bien pratiques en période creuse (meuh non je vous sers pas du réchauffé !) : voici un poème que j'ai écrit quelques mois avant la première de la Cantatrice chauve au Studio Raspail (c'était le 1er juillet, il y a trois mois déjà... comme le temps file...). Il projette ce que j'ai ressenti du personnage que j'ai interprété, ce qui m'amuse, ce qui me touche, ce qui me fait penser. Je l'avais lu à mes camarades de jeu à l'occasion de notre "Chauve Party", et à quelques autres VIP. Les réactions ont été diverses, surprenantes, parfois mitigées, toujours enrichissantes. Donc, je le publie "officiellement" sur ce blog (bande de veinards !) dans sa version définitive (THE ultimate version), afin que vous aussi, vous puissiez vous émouvoir, vous extasier, vous ébaubir, vous pâmer d'aise et d'allégresse devant l'irréelle perfection de ces vers (pourquoi j'suis morte de rire en tapant ça ?).

"Votre avis nous intéresse", comme on dit icitte dans les spots publicitaires de supermarchés, enfin "d'épiceries fines"; exprimez-vous, n'hésitez pas, que vous aimiez ou non, sans a priori. Publier, sur la Toile ou dans le monde réel de l'édition, c'est s'exposer aux critiques, à toutes les critiques. Risquer sa peau de parchemin. Et, éventuellement, ne pas craindre qu'on vous la déchire...

Éphéméride de Madame Martin

L’éphéméride

Aux absurdes propos à jamais condamné

Tics bourgeois compassés langage suranné

Edward is an idiot and his wife is quite as well

Mignonnes fillettes charmantes damoiselles

Vous sautilliez gaîment sur des airs de maclotte

Ou bien de charleston rengaine vieillotte

Dans les dancings où j’ai tourné virevolté

Petite oiselle en cage étourneau révolté

Les barreaux dansaient les bars les clubs les bluejeans

Autour de moi furieux hurlait l’essaim des djinns

Dans la nuit courroucée rôdaient les maquerelles

Edward is an idiot and his wife is quite as well

Troupe inouïe pour qui ne sait que l’hyménée

Entre un homme prudent et sa femme bien née

Mariage bienheureux à l’abri des querelles

Edward is an idiot but his wife is quite as well

Par le prêtre et le père à l’autel amenée

Malgré elle ce qui sûrement l’a menée

Au suicide

******

Côté vie (oui finalement j'en rajoute un peu, pour ceux qui avaient lu avant ! les autres si vous êtes trop épuisés par l'effort fourni, vous pouvez zapper !), je poursuis mon intégration forcée. Je me tape les débats télévisés pour les élections fédérales jusqu'à pas d'heure (c'est hyper drôle, faudra que je vous raconte ça dans un prochain petit billet !), je traverse en dehors des clous, je vais boire des coups avec les p'tits de l'asso de LittCo... Je crois que c'était la première fois que je n'étais entourée que de Montréalais de souche, si tant est que cette phrase ait un sens. C'est très instructif : un jeune Québécois étudiant en lettres dans la vingtaine, ça boit, beaucoup, et surtout des pichets de bière rousse, çô pâârle avec des "lô lô" de choses incompréhensibles (en tout cas pour moi), quand ça ne parle pas de Beckett et de l'absurde, où on atteint la cinquième dimension !!, ça fume (bon ça, ça change pas des Français), ça dit des "Chriss" et des "tabarnak" toutes les deux phrases (voyez, j'avais raison pour le titre !), ça aime les Beatles, les Rolling Stones et Janis Joplin (extra, à leur âge, ils connaissent !!) et ça rigole que quand c'est bien plein (oah, j'exagère un peu, mais je saupoudre ce plat récit - oooh ! c'est la grrrande forme, Maître Capello ! - de folklore pour les touristes ;). Amusant. Heureusement, certains, entre deux verres, se sont montrés plus expansifs envers une pauvre doctorante perdue chez les Destroylls. Une rouquine en fin de bac (ça correspond à la licence en France) qui connaît Montpellier, avec qui j'ai bien échangé. Puis un grand brun bouclé, au bonnet rasta enfoncé jusque sur les lunettes, avec une tronche de Mike Jagger et une sappe et une démarche de Travolta (vive les seventies), bien marrant lui... Franchement, ils ont pas été vache, bisuteurs ou frimeurs, je les sentais juste parfois un peu surpris que je sois là (moins que moi, je vous jure !), mais pas de quoi monter sur ses grands chevaux. On peut même dire que j'ai passé une chouette soirée.

Vous allez dire que je cherche à rajeunir, 26 ans le glas nous guette (ouaf ça fait bizarre au son, "glanouguette", rire de jeûûne, comme Mr Smith sait si bien les faire), avec toutes ces virées éphébophiles (je devrais dire pédophiles, en bon grec, mais ça pourrait prêter à confusion...). En effet, une semaine avant la descente dans les tavernes montréalaises, je tentai de m'immiscer dans la troupe de théâtre des Polytechniciens basés sur la planète UdeM, alias Poly-Théâtre (comme c'est original). Groupe plutôt sympathique à vrai dire, ambiance bon enfant comme je les aime, blagues potaches à tout-va (quand tu dis en partant : "Au revoir tout le monde", on te répond invariablement "Au revoir toute seule !", arf, les jolies colonies de vacances... pardon, les vénérables institutions, mères de nos futures élites !); jeu décomplexé, aisance surprenante que donne l'insouciance de la jeunesse (et le talent d'impro de certains, faut avouer !), mais je ne m'y suis pas retrouvée. Suis-je devenue trop vieille et trop sérieuse ? Pense que non, mais tout simplement pas follement attirée par le cercle des écoles... Et puis, le groupe était gros, c'est un peu la foire, ou l'usine : au bout d'une semaine il fallait lire la pièce choisie par les leaders. Je comprends qu'il s'agit de faire vite et au mieux avec tant de participants, qu'ils n'ont pas le temps de s'appesantir sur les détails en cinq mois de prod, mais une telle perspective me déçoit, je préfère peser sur les décisions dès le départ, après tout c'est nous qui jouons au final, et prendre le temps de travailler à fond, sur une dizaine de mois. Déontologie plus proche d'une autre troupe d'adultes, plus diverse dans les niveaux mais tout aussi sympa (enfin ceux que j'ai vus ont l'air), à un bloc de chez moi... mais au prix prohibitif ! Je vais essayer de dealer avec le boss, en faisant l'assistante mise en scène... A voir, mais c'est clair que ça me botte déjà plus.

Bon, il est minuit et demi, et demain commence un dur week-end de grasse mat'... enfin pas tout à fait, j'ai quand même du boulot à avancer, pour ma thèse... et pour mes prochains ! j'ai repiqué à mon tic de Licenciée de Lettres classiques : mardi dernier, j'ai fait passer une feuille d'adresses à tous les doctorants et maîtrises du cours obligatoire, histoire de faire plus ample connaissance... Ca manque encore un peu d'interactivité, tout ça ! Je me devais d'y remédier ! Tatiana au grand coeur, le "S" sur la poitrine, vole au secours des désoeuvrés qui ne lui ont rien demandé !

... Et à propos d'oeuvres, j'attends vos commentaires toujours appréciés sur le susdit poème... ;))

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Commentaires
J
Eh bien non, je n'ai pas pris l'avion pour la Petite Italie, je suis toujours à Paris ; cela dit, je me sens prioche (non, proche, sinon ça ne veut rien dire!)de ce poème écrit par toi : il a pu m'arriver, en effet, d'écrire des poèmes du même style, et avec lesquels j'entretiens des rapports difficiles.<br /> Donc, je n'ai certes pas rien à dire (ouh là là, la syntaxe contournée!) à propos d'Ephémérides de Madame Martin, mais c'est un caractère dont j'essaie de me défaire : j'incline naturellement à cette écriture, même si je n'atteint pas à la sonorité virevoltante et mimétique de ton Ephéméride.<br /> Autant te le dire, je préfère de beaucoup ton texte sur le livre et la lecture, beaucoup plus majestueux : le Sublime du Pseudo-Longin ne me laisse pas de répit non plus!
T
Eh oui, c'est vrai, c'est grâce à une liste comme celle-ci que j'ai démarré les années licence, c'est-à-dire l'une des plus belles périodes de ma vie... Ah, la Sorbonne, sa coupole, ses vieux bancs en bois si typiques, sa non-conformité aux règles de sécurité... toute une époque !<br /> Cette fois-ci, j'ai eu moins de chance. Mon mail n'a pas déclenché d'hilarité ni d'élan spontané de curiosité, j'ai même eu une réponse assez énervée d'une jeune fille qui n'appréciait pas qu'une inconnue dévoile ses coordonnées persos à tout le monde. Ok, j'aurais dû mettre un mot sur la feuille auparavant, pour dire que c'était une liste "étudiants" et non "prof", mais je n'ai mis le couteau sous la gorge à personne pour la remplir ! enfin, tout est bien qui finit bien, la fille m'a reconnue (oui, on se connaissait, mais elle n'avait pas capté que l'initiative venait de moi (mais qu'est-ce que ça change, entre nous ?), et elle s'est excusée d'avoir été sèche. J'oubliais que j'étais en Amérique : on peut te faire un procès pour des trucs dans le genre, qui touchent à la vie privée, j'aurais dû me méfier !! Je plaisante (à moitié), je pense qu'au fond tout le monde s'en fout, et même certains, dont l'unique doctorant québécois, m'ont félicitée pour l'idée. Et ont accepté de prendre un pot collectif mardi ! Enfin, un peu de sociabilisation entre les peuples...<br /> Bon, sinon, quoi tu penses du poème ? Même si c'est rien, ou que c'est très mauvais, tu peux le dire, je me fâcherais pas ! et puis je suis trop loin pour te taper dessus, fort ou pas ! :)
J
Bonne idée que ton idée de liste : celle que tu avait fait circuler en Licence nous a permis de nous rencontrer, car tu demandais à ceux qui en étaient absents ou dont les coordonnées se trouvaient inexactes, de venir te "taper dessus, mais pas trop fort" (sic). Ce qu'en voyant, je n'ai pu m'empêcher de me dire "cette Tatiana-là, il faut que je sache qui elle est". Grand S ou pas sur la poitrine, ton geste nous a permis de bien rire, dans cette Sorbonne classiqueuse!<br /> <br /> Ciao, à pluche.
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