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Va donc, hey !... Tabernak...
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Va donc, hey !... Tabernak...
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29 août 2008

Gardez la ligne !

Non, ce n'est pas le dernier slogan Weight Watchers, ni la nouvelle réclame pour le passe Navigo (mais on pourrait leur soumettre l'idée), c'est l'exclamation préférée des types de la sécurité postés devant les bureaux de la RAMQ, la Régie d'Assurance Maladie du Québec.

Si vous n'avez pas eu le loisir de me lire hier, c'est à cause d'eux (ou grâce à eux). En effet, j'ai dû me coucher pas trop tard la veille pour réussir à me lever à 6h le lendemain et courir, ma tasse de chocolat à peine sifflée et ma tartine à moitié grignotée, au 425 du boulevard de Maisonneuve, dans un grand building très sévère, pour adhérer de tout mon être au régime maladie du pays. Car j'ai l'immense privilège d'être une ressortissante du territoire français, qui plus est de détenir un permis d'études, ce qui me hisse sur un pied d'égalité avec les autochtones en matière de santé. Pour le meilleur et pour le pire.

Vu de l'extérieur, le système ressemble à la Sécu de chez nous, on est couvert pour les soins courants, les médicaments sont remboursés, etc. Mais ce qui change, c'est le service : les médecins sont sous-payés (bon, ça aussi y paraît que c'est comme chez nous, pourtant vus les honoraires que se prennent certains spécialistes, voire des généralistes...), ils ne peuvent poser qu'un nombre limité d'actes et toucher un salaire plafonné, "fait que" beaucoup d'entre eux travaillent pour l'amour de l'art, ou émigrent aux Etats-Unis. Du coup, faute de pouvoir prendre rapidement rendez-vous avec un Blanchon familial  (six mois de délai...), les malades qui ne se résignent pas à mourir dans la neige préfèrent consulter les internes à l'hôpital le plus proche de chez eux, ou le moins engorgé. Là, vous en avez non pour six mois, mais seulement pour six heures, si vous arrivez dans une période de creux, ou pour un "couple d'heures" si vous êtes insomniaque et que vous vous baladez aux alentours des urgences vers 2h du matin.

Mais je ne bénéficierai de ces inestimables avantages que lorsque j'aurai ma Carte-Soleil, celle qui vous donne la pêche le matin en vous levant car vous vous dîtes : "Je peux sortir de chez moi sans crainte de l'accident, je suis couvert par la Régie !" Et pour l'obtenir, c'est déjà le parcours du combattant. J'ai opté pour la solution "première arrivée, des chances d'être première servie", qui est finalement la meilleure dans ce pays. L'avenir, et la carte, appartiennent à ceux qui se lèvent tôt, dit le dicton. Arrivée à 7h45 sur les lieux, j'avisai une file d'une quarantaine de personnes sur le pied de guerre, assis tous en colimaçon le long du corridor menant à l'office. Il fallait réagir vite : sans prendre le temps de retrouver mon souffle (la Régie est au troisième étage), je m'immiscai dans la queue et marquai mon territoire en m'asseyant comme les autres sur le sol, bien décidée à défendre ce lot de fortune. A 8h, les portes du sanctuaire s'ouvrirent; aussitôt l'Escargot s'ébranla, un frisson parcourut l'assemblée, comme un bon gros chat qui s'éveille, et les premiers (futurs) affiliés au régime purent pénétrer dans la salle. A 8h30, les bureaux accueillirent les plus matinaux d'entre nous. La salle d'attente était remplie d'étrangers de tous horizons, des Anglais, des Américains, des Espagnols et des Latinos, qui venaient d'immigrer au Québec, et aussi de grappes d'étudiants français. C'est marrant, ils se déplacent souvent en troupeau, comme avant-hier pour la première journée d'initiation, ils déambulaient dans le campus ensoleillé, ridiculement déguisés ou affublés d'étiquettes portant leur nom et leur pays d'origine, ça doit être ça l'effet bovin...

Je m'égare. Si ça vous chante, vous pouvez jeter un oeil à l'album "Ils sont fous..." (et pour cause), pour avoir une vague notion de la composition des lieux. Elle n'est pas terrible, j'en conviens (je voulais pas trop me faire repérer, même si je suis sûre qu'ils n'auraient rien dit), mais je vous jure qu'in vivo ça impressionne. Le temps que j'aille faire les papiers et que je revienne pour passer au comptoir photo d'identité, la salle était comble, et la ligne s'allongeait sur tout l'étage jusqu'à l'ascenseur ! Ils refusaient même des pélerins, comme dans les boîtes branchées : "Non, toi t'es pas assez bien coiffé pour la photo, tu dégages". Sans rire, je crois que je n'ai jamais vu un truc pareil, même en France, pourtant passée pro dans l'attente interminable à haut degré d'irritabilité ! Faut dire aussi à leur décharge que l'office est un vrai dédale de bureaux, et qu'ils s'organisent plutôt bien, à l'aide d'un système de panneaux lumineux, qui apparaît depuis peu chez nous aussi d'ailleurs. Bref, pour conclure ce chapitre administratif un peu barbant (si, si, ne niez pas, tout ça a pour vous un air de "day-ja-viou", mmmh ?), j'en suis sortie moins de deux heures après y être rentrée, assez fière de moi, dois-je dire : j'avais vaincu les Cerbères, et Némésis aux sourcils froncés ! Je pouvais passer à la suite des réjouissances, les épaules soulagées (ou presque : j'ai toujours cet affreux torticolis depuis hier... sûrement les séquelles des méfaits de l'alcool...).

Donc, après m'être illustrée dans la mission "Devenez une bonne Québécoise", je m'attelai au prochain défi : "Rendez votre chambre supportable !", et partis avec mes parents chez le Mondial Meublette suédois, alias Ikéa (voir la photo. Elle n'a aucun intérêt, mais fallait bien trouver quelque chose à mettre sur ce p... de blog...). Le seul truc à dire là-dessus, c'est que le magasin est énorme, et que tu prends tes meubles toi-même à la fin au dépôt. Fin de l'aventure.

Le bilan de la journée : je commence enfin à vraiment m'installer, à quatre jours de la rentrée. Je ne me sens pas encore comme chez moi ici, et je me laisse un peu déborder par les obligations parfois, mais je me raccroche à ce qui m'a plu au départ, et continue à me plaire, la gentillesse des gens, le dynamisme de la ville, la douceur estivale de la vie... Les contrariétés et les retards sont loin d'avoir gâché mon plaisir de pouvoir vivre ici pour l'instant ! J'ai hâte de commencer les cours (mais oui !), de rencontrer plus de monde, de sortir au théâtre... On pourrait d'ailleurs en reparler très prochainement...

To be continued   

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Commentaires
A
Tu es vraiment pas classe ma petite ! Où sont toutes ces stratégies sessuales, pardon sensouales que je t'ai apprises à Strasbourg.<br /> Moi aussi, désolé d'être disparu un mois de ton orbite maîtresse : j'ai passé un mois à essayer de me convertir à la judaïté mais j'ai échoué, dur dur de se faire couper le petit bout ! Hé hé !<br /> Comme quoi, il est plus facile de s'assimiler à coups de cornes de caribou qu'à coups de pierres de la Terre Sainte ! Hé hé !
L
Désolée de pointer le bout du nez si tard, il n'y a pas forcément besoin de s'exiler à l'autre bout de la planète pour avoir peu de temps à consacrer à internet :( Mais je viens de me mettre à jour sur - presque - tous les messages que j'avais ratés! Vite vite, j'ai encore un peu de temps avant d'aller bosser alors j'en profite pour commencer à rivaliser avec Olivier, qui a le monopole des commentaires sur ce blog! lol<br /> Je suis tout à fait d'accord avec lui, ton blog est nettement plus intéressant que "Plus belle la vie "(d'autant que je n'ai jamais regardé un seul épisode...)! C'est très prenant et tu contes les choses avec beaucoup d'humour, tu sais comment fidéliser tes lecteurs, toi!<br /> Je ne sais pas si tu auras encore beaucoup de temps après la rentrée pour écrire régulièrement alors profitons-en pendant qu'il en est encore temps!<br /> Sur ce, gros bisous et à bientôt pour de nouveaux commentaires! (comment ça, cette phrase est du pur plagiat???)
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