çô a pô d'bon sens !!
Qui a dit "Partir, c'est mourir un peu" ?? Allez, 1000 dollars de Monopoly au premier qui trouve !
Ce fulgurant génie avait vu juste, malgré moi.
Ce sont les premiers jours qui donnent surtout cette impression. Un graaand vide a succédé à un trop plein d'émotions, résultat : tronche hébétée du lever au souper ! Duraille de gérer son moi-toute-seule, même quand on est fille unique endurcie.
Et samedi matin, en enfilant mes jolis chaussons à bouboules vertes, voilà que je me mets à faire ce que les expats doivent éviter à tout prix : PENSER !! surtout aux gens qu'on a bêtement laissés en Europe... Hum ! Pas terrible comme engagement pour une conquistador(a ?) en goguette. C'est pas comme ça qu'elle va creuser son sillon en contrée lointaine, si elle reste là à chialer sur le passé...
Donc, elle a retroussé ses manches courtes (oui fait lourd en ce moment), la Polo du Pôle Nord, elle a ouvert la porte de son condo, elle a descendu, sans glisser - premier exploit !, la volée de marches super raides qui toboggannent vers le pavé (Polo était découvreur de mots à ses heures), et elle est partie explorer son nouveau biotope, les mirettes en alerte.
Après avoir tourné autour pendant dix bonnes minutes sans oser y entrer, j'entrai dans le temple du fruit made in Québec, le marché Jean-Talon (vous rendez compte, donner un nom de pied à une halle aux légumes ! y sont fous ces Canadiens), haut lieu de la culture...biologique. Déambuler dans les allées de ce petit Rungis, saliver devant les nectarines, les bleuets et les tomates, humer le stand du fleuriste, je dois l'avouer, ça m'a drôlement remonté le moral. Ici, on trouve de tout pour le plaisir des papilles, des courges aux mangues en passant par le prosciutto, le brie, le pain de campagne et le vinaigre balsamique. En quatre jours, depuis que je suis arrivée, j'ai fait le plein, autant que mes petits bras sans muscles en pouvaient supporter, du marché à mon huis.
Mais la première euphorie passée, le fait est que je me retrouvai seule à grignoter mes bananes (bio, bien sûr) et mes idées sombres. Pas de télé (trois télécommandes, mais rien qui l'allume !!), une Hi-Fi pas top, et, comble du malheur, pas d'internet, suite au grillage inopiné du transfo pour mon ordi. Bref, l'isolement presque total, et l'angoisse affreuse du scarabée perdu dans sa dune au Sahara (la comparaison n'est pas vaine : il a fait 36°C lundi aprem, grâce au facteur Humidex !)
Heureusement, dimanche, mon sauveur personnel, Maurice alias Momo, est descendu de ses Deux-Montagnes en char avec son plus jeune môme pour me montrer la voie du câble et du satellite, rebouter l'ordi endormi, et mes propres batteries par la même occasion. Du coup, j'ai pu reprendre le clavier et la suite de mes idées !
To be continued...