ThanksMomo
Allo allo les chums !!
'scusez le silence prolongé et inhabituel, mais j'ai été inhabituellement occupée ces derniers temps. Et puis, à part Janus à deux faces, et apparemment à deux cerveaux, personne ne répond à mes énigmes, y en a marre. Donc bravo Oumepithetai pour ton imagination, tu as forgé de ton moral d'acier des définitions rocanfreluchonnes qui pourraient très bien figurer dans un dictionnaire du précieux-français. Quant aux autres, nous ne pouvons que nous désoler ensemble et nous flagellespérer de leur manque de punch cérébral, ou, plus simplement, de leur incommensurable flemme. Cher adorateur de Sophocle et traumatisé du cours de Jouanna, je te propose d'entonner un péan en leur déshonneur, pour tenter d'infléchir leur altière indifférence vers ces modestes pages offertes à leur sérénissime vigilance: Ôôôôôôôô teknaaa ! Ôôôôôôô paides !! Reboutez vos cerveaux ramollis par la pluie (ou la Suze cassis...), rebranchez neurones aux synapses, créez, improvisez ! et venez compléter l'abécédaire des déjantés !!
Okay, après ce beau préambule, venons-en au fait, à la fête, la vraie action de grâces della settimana. Lundi 13 octobre, jour canadien de Thanksgiving, Momo et Hariette étaient en congé, et leur maison pleine d'invités. J'en étais, je peux témoigner : les anciens du CIF et de Strasbourg étaient réunis autour du pot de l'amitié ce dimanche, et autour d'une dinde farcie maousse, agrémentée de canneberges et de purée maison ! (voir la photo plus bas: coucou à Hariette qui découpe)
On a vraiment passé une bonne soirée, ça fait tellement de bien de voir du monde, et de se faire dorloter ! Mini Mo, tout content de veiller tard avec les grands, ne voulait plus monter se coucher ! (ça me rappelle quelqu'un...) Il faut dire qu'entre un organisateur du Lions' Club (un monsieur tout chenu de La Baule, toujours en train de se marrer), sa femme (à peu près comme lui) et un député ex-ministre du Bénin, y avait du beau monde ! Ce qu'il y a de vraiment appréciable, c'est le peu de cérémonie et l'ambiance bon enfant de ce "beau monde": pas de "vous", même à l'ex-ministre (s'il vous plaît !), qui était en vacances chez son ami.
Après un sommeil réparateur chez l'hôte, je suis tombée du lit à 9h du mat (exploit, m'étant couchée à 1h): à part Grand Mo, réveillé par son petit mo(nstre), tout le monde était encore au pieu, profitant du long week-end pour se reposer. On a discuté avec le grand et le petit Mo, que son père sourcilleux a mis le nez dans ses devoirs pour avoir la paix pendant le petit déj... Sacré Momo ! Vraiment, si je devais rendre une action de grâces ce jour-là, c'est bien à lui, d'avoir croisé ma route à Strass !
Prenant prétexte d'une ballade avec son ami, le voilà qui m'entraîne dans une petite virée en voiture autour de la forêt environnant Deux-Montagnes... C'était à couper le souffle, toutes ces nuances de rouge, carmin, pourpre, bordeaux, or, jaune citron, ocre, orange, vert pomme, vert émeraude, vert sapin, jaune bordé de vert, liseré de rose sur feuille de soleil... Aaaaaaaaaah, l'automne à Montréal ! j'espère que je pourrai encore faire quelques tournées comme celle-ci, pour goûter au calme et à la plénitude des bois, où j'écouterai crisser doucement les feuilles sous mes pas, comme autant de pierres précieuses broyées finement sous le pied léger des lutins... et pour faire des photos !! car hélas, je n'ai pas osé lui demander de s'arrêter (faut pas abuser tout de même !) au bord de la route pour tendre l'objectif (mais vers où ?? TOUT était à prendre !!). Lot de consolation : quelques arbres autour du jardin de Momo, dans l'album prochainement consacré à cette inoubliable journée.
Le même soir, j'ai à peine eu le temps de passer dire bonjour aux parents d'Aurélie, arrivés la veille à la maison pour voir la pièce et aider leur fille dont le travail s'accumule avec l'approche des représentations, que j'étais repartie dîner avec les deux Katharina du cours, leurs chums attitrés (ben oui, elles sont arrivées y a longtemps, elles ! ;), et Lottin, au resto indien que j'avais déjà testé avec mes parents, façon discrète de rendre grâces encore. Le serveur m'a reconnue (ben voyons !), toute la troupe m'a bien charriée là-dessus, et il m'a promis quelque chose de "special for you" la prochaine fois que je viendrai... Oh, oh, j'en frissonne d'aise par avance ! Quant au dîner mes aieux, c'était aussi du costaud; on s'est pris une table d'hôte à six, c'était souffrant ! On se passait les plats en se tapant sur les cuisses, à propos de tout, de rien, et surtout de la vie à Montréal (et, éventuellement, de nos problèmes d'orientation d'étrangers toujours pas habitués au sens des rues, même après un bout passé icitte). Bref, une bien jolie façon de terminer le week-end. On en redemande !
Mardi, retour aux choses sérieuses, fini le bucolisme de fin de saison. Le projet de groupe de lecture avance. On a fixé un premier rendez-vous ce vendredi, pour débattre des livres à lire. M'est avis qu'il y aura pas mal de littérature allemande... Enfin, mardi est le jour tant attendu du séminaire sur l'intermédialité (vous croyiez en être débarrassés ? Grands naïfs que vous êtes !), celui après lequel, même 22h sonnées, tu sors en pleine forme, avec la pêche, la banane et tout le registre des fruits Oasis qui te donnent du fun. Toujours suspendus aux lèvres du prof, il a voulu nous rendre la parole encore mieux que de coutume, en nous faisant plancher sur une étude de cas. J'entends déjà les lettreux de ma trempe se soulever d'indignation : "Une étude de cas ? En littérature ? Impossible ! Ou que je meure sur place si la pureté des Lettres fût violée à l'insu de son plein gré !" Minute, tatillon : nous sommes dans un séminaire sur l'intermédialité et la pratique théâtrale, du point de vue théorique certes, mais on travaille sur des faits concrets (pas tout à fait: sur des "matérialités", dirait Larrue), dont on peut essayer de retrouver causes et conséquences. Et c'est ce que nous avons tenté de remonter, à propos de l'apparition tardive du son médiatisé (id est: des micros) sur scène, alors que cette technique s'est développée dans les cabarets et ailleurs, avec la fortune qu'on lui connaît (téléphone, disque, radio, etc.), et alors que l'électricité, parue au même moment, a tout de suite été adoptée par les salles. Pas de réponse unique évidemment, beaucoup de facteurs sont en jeu (si ça vous intéresse, je peux vous en faire un petit compte-rendu à partir de mes notes de cours, mais m'y mettre à cette heure-ci serait... comment dire... déraisonnable), mais l'élaboration des hypothèses, par petits groupes de deux-trois, puis l'échange entre tous, étaient passionnants.
Mais je parle, je parle et j'oublie de piquer un somme ! Le temps de mettre une énigme (ben ouais, je continue, malgré vous ! ;-p) et au dodo.