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Va donc, hey !... Tabernak...
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Va donc, hey !... Tabernak...
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25 septembre 2008

Un aperçu des realia...

Salut les copains !

Pause comique aujourd'hui : je vous transfère un petit lien, un nouvel épisode des Têtes à Claques, intitulé "le Toaster". Peut-être certains d'entre vous connaissent cette série venant du Froid qui réchauffe les zygomatiques

http://tac.tv/video.php?vid=871

Ah oui, le "toaster", c'est le grille-pain, en bon français... et on dit que le Canada est la relève de la francophonie ! Laissez-moi pouffer !! ;)

J'apprécie que vous réagissiez aussi vivement aux bêtises que je peux écrire. Oui, Cap'tain, l'interblogalité (nouveau sujet de recherche à mettre sur le marché !) s'avère fructueuse, développe les connexions d'idées, de techniques et de socialités à l'infini ou presque. Tu as choisi l'engagement politique 'achement prononcé. Cela vient de ta personnalité, de ton parcours qui t'a mené du Mexique à la France puis au Québec si j'ai bien compris ce que tu disais sur ton site, de ton goût pour l'action, la nouveauté, pour le sport aussi, surtout pour le sport de combat... bref, tu aimes être sur le ring ! Pour ma part, compte tenu de mon histoire et de ma toute petite expérience de la vie, j'ai adopté un chemin plus pantouflard, je le reconnais, qui me sied à merveille.

La littérature, l'écriture, le théâtre, c'est tout pour moi, et les uns ne vont pas sans tous les autres. Evidemment, dit comme ça, ça semble grandiloquent, excessif, mais ça correspond à une vérité très intime. C'est par les livres que je suis née au monde. Du moment que j'ai appris à lire - ce qui a été étrangement facile - j'ai eu besoin de livres, comme d'une drogue (je mettrai tantôt en ligne un texte que j'ai écrit il y a quelques mois sur mon rapport avec les bouquins). A la fois pour me raccrocher à la réalité et en sortir. C'est difficile à expliquer, ce genre de sentiment contradictoire (mais vous avez remarqué, car vous êtes perspicaces, que TOUS les sentiments qui comptent appartiennent à cette catégorie hybride !). La littérature n'est pas un prétexte pour celui qui cherche à fuir les responsabilités, un refuge au pays des rêves (enfin pas toujours); bien au contraire, elle éclaire d'un jour nouveau la réalité qu'on ne perçoit plus, brouillés que nous sommes avec les choses banales, elle va au coeur des choses, les épuise et les regénère. Elle nous les transmet donc, dans leur naïveté, leur complexité, leur absolu, leur étrangeté.

On pourrait dire, en assumant à fond le côté mégalo, que je fais de "l'art pour l'art" dans ce blog. A quoi ça sert ? A rien, et il n'y pas lieu de s'en inquiéter. Sauf que c'est un rien qui prend du temps, de l'énergie oculaire, et qui rend beaucoup de plaisir et de satisfaction. La place du rien, de la futilité, de la vacuité, est très importante à mon sens. Je ne conçois pas ma vie sans le rien. C'est fou à dire, non ? Surtout à notre époque où tout est saturé en permanence, de rendez-vous, de travail, de loisirs (oui, le loisir, domestiqué par un emploi du temps bien rempli, est aujourd'hui complètement intégré au cadre des affaires pressantes), de messages, qu'ils soient personnels, publicitaires, revendicatifs, écrits ou imagés, réels ou virtuels... Tenez par exemple, revenons cinq minutes sur le spectacle de Wajdi (m'est avis que j'y reviendrai souvent), mentor et poète : son théâtre est "plein", il n'y a pas de vide, tout fait sens, tout est technique, mouvement, interrogation, engagement; c'est ce qui fait de lui un grand metteur en scène contemporain : il a totalement saisi l'essence de la modernité, et le plus fort, c'est qu'il réussit à en faire quelque chose, en plus de beau, de touchant, de neuf et de visionnaire, au lieu d'être noyé dans le flux du quotidien. Mais il a les défauts de ses qualités : que fait-il du vide ? Vous verrez la très longue scène finale, elle est symptomatique : l'homme, seul donc, peuple de lui-même son espace, se dédouble, se multiplie, se copie-colle, y projette les fruits de son imagination, à satiété. Dans Forêts aussi, les histoires emboîtées des personnages créent cette impression d'enfermement, de saturation, voire d'étouffement. Mouawad, c'est un artiste qui étouffe, et qui use de tous les moyens pour échapper à l'asphyxie.

Tout le problème apparaît quand on veut créer du vide, spécialement dans les arts visuels ou plastiques. Enfin pas en créer - il est toujours là, présent, entre les mots sur une page dactylographiée, entre le décor, les accessoires, les corps sur une scène, entre comédiens et spectateurs, entre les traits de crayons ou de pinceaux sur un tableau, même s'ils sont infimes, dans la structure des bâtiments, qui sans lui se casseraient la figure - mais plutôt aller à sa rencontre, le retrouver, lui donner sciemment la place, bref, refuser de se faire bouffer par lui MAIS sans lutter contre son oppression, affirmer notre coexistence avec lui et l'accepter, tel que la Nature l'a accepté. Voyez-vous une forme d'art (ou de vie) qui rend au vide ce qui lui revient ?

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Commentaires
J
C'était donc la 64ième Nouvelle Récréation de Bonaventure des Périers, un auteur du XVI° siècle, où j'ai conservé les graphies de l'édition princeps reproduite dans l'édition de 1997 établie par Krystyna Kasprzyk pour la Société des Textes Français Modernes ;<br /> En ce qui concerne le lexique, il faut bien sûr se rappeler que "baiser", au XVI° siècle, signifie "embrasser". Le reste est, je pense, soit facilement compréhensible, soit de peu d'importance pour l'intrigue.<br /> <br /> Ciao, tanti baci. <br /> <br /> Bises.
J
Chascun jetta les yeux sus ce jeune homme, car il fut aysé à congnoistre que cela s'addressoit à luy : Mais il ne fut pas pourtant fort esgaré, ainçois tout remply d'une fureur poeticque, vint respondre promptement à la dame.<br /> <br /> "Que diriez vous d'un verd vestu,<br /> Qui ha damé sur vostre cu,<br /> Disant : Ha ha formage?"<br /> <br /> Si la dame fut bien peneuse il ne le fault point demander, car quelque rusée qu'elle fust : Ce luy fut force de changer de couleur, et de contenance : Laquelle se rendit assez coupable devant toute l'assistance, dont le jeune homme se trouva vengé d'elle à un bon coup : de toutes les cautelles du temps passé.<br /> Cest exemple est notable pour les femmes mocqueuses, et qui font trop les difficiles, et les asseurées : lesquelles le plus souvent se treuvent attrappées à leur grand honte. Car les dieux envoyent leur ayde et faveur aux amoureulx qui ont bon cueur, comme il se peult veoir de ce jeune homme : auquel Phebus donna l'esprit poeticque pour respondre promptement, en se deffendant contre le blason que sa dame avoit si finement et deliberément songé contre luy.
J
Somme elles le font deshabiller et n'eut point besoin de chemise blanche : Car la sienne n'estoit point salle sinon par-advanture deschirée, et le firent coucher gentiment entre elles deux. Et mon homme dessus sa dame, et à ce cul : et vous en aurez. La chambriere en eut bien quelques coups, mais il montra bien que c'estoit à la dame à qui il en vouloit. Et ce pendant n'oublioit jamais son " Ha : ha : formage." Le l'endemain elles le mirent dehors de bon matin, et s'en va vie : et depuis il continua assez de fois à y retourner pour le pris : dont il se trouva fort bien, et ne se fit oncq congnoistre par le conseil de la vieille. De jour, il reprenoit ses habiz ordinaires, et se trouvoit aupres de sa dame, devisant avec elle à la mode accoustumée : la poursuyvant comme devant, sans faire aultre semblant nouveau. Le moys de May vint, Pour lequel ce jeune homme se voulut habiller d'un pourpoint verd, de chausses verdes, et bonnet verd, disant à sa dame que c'estoit pour l'amour d'elle : ce qu'elle trouva fort bon, et luy dit que en faveur de cela elle le mettroit en bonne compagnie de dames le premier jour qu'il viendroit à propos. Estant en cest estat se trouva en une compagnie de dames, entre lesquelles estoit la sienne : et aussi y estoyent d'aultres jeunes gens lesquelz estoyent en un jardin assis en rond, hommes et femmes entremeslez un pour une : et ce jeune homme estoit aupres de sa dame. Il fut question de faire des jeux de recreation par l'advis mesmes de la jeune vefve, laquelle estoit femme inventive et de bon esprit. : et avoit d'aeesz longue main pensé en soysmesme par quel moyen elle se gaudiroit de son jeune homme : qu'elle cuidoit bien avoir trompé à ceste fois la. Car elle ordonna un jeu que chascun eust à dire quelque brief mot d'amour, ou d'aultre chose gentille : selon ce qu'il luy conviendroit le mieulx : et que luy viendroit en fantaisie. Ce qu'ilz firent tous et toutes en leur reng. Quand il toucha à la vefve à parler, elle vint dire d'une grace affaittée ce qu'elle avoit premedité des le paravant :<br /> <br /> "Que diriez vous d'un verd vestu,<br /> Qui ha baisé sa dame au cu,<br /> En luy faisant hommage?"
J
" Ha ha formage. "<br /> "Voulez vous du pain?"<br /> " Ha : ha : formage."<br /> "Allez vous en, mon amy, retirez vous."<br /> " Ha ha formage."<br /> La dame le voyant ainsi idiot, " Perrette dit elle, il mourra de froit ceste nuict : il le fault faire entrer, il se chauffera."<br /> "Manda dit elle, c'est bien dict : madame. Entrez mon amy, entrez, vous vous chaufferez."<br /> " Ha ha formage " disoit il, et entra ce pendant : en riant de bouche, et de cueur : car il pensa que son cas commençoit à se porter bien. Il s'approcha du feu, là où il monstroit ses cuisses à descouvert charnues et refaictes : que la dame et la chambriere regardoyent d'aguignettes. Elles l'interrogoyent s'il vouloit boire ou manger, mais il ne disoit que " ha ha formage. " L'heure vint de se coucher, la dame en deshabillant disoit à sa chambriere,<br /> "Perrette, il est beau garson, c'est dommage : dequoy il est ainsi fol. "<br /> " Man anda disoit la garse, C'est mon, ma dame : il est nect comme une perle."<br /> "Mais si nous le mettions coucher en nostre lict : dit la dame, à ton advis? "<br /> La chambriere se print à rire, "Et pourquoy non? Il n'ha garde de nous deceler s'il ne sçait dire aultre chose."
J
"Que sçay je, moy? dit elle. Il fault tousjours rire, et dire le premier mot que vous adviserez, et ne dire que cela, quelque chose qu'on vous demande."<br /> "Je feray bien ainsi", dit il : et adviserent la vieille et luy qu'il riroit tousjours et ne parleroit que de formage. <br /> Il se habille en gueux, et s'en va à la porte de sa dame à une heure du soir : que tout le monde commençoit à se retirer : et faisoit assez froit, combien que ce fust apres pasques. Quand il fut à la porte, il commença à crier assez hault en riant : " Ha ha : formage," jusques à deux ou trois foys : et puis il se pausoit un petit et recommençoit son " ha ha formage : " tant que la vefve qui avoit sa chambre sus la rue l'entendit, et y envoya sa chambriere pour sçavoir qui il estoit et qu'il vouloit : Mais il ne respondit jamais sinon, " ha ha formage." La chambriere s'en retourne à la dame, et luy dit :<br /> "mon dieu ma maistresse c'est un povre garson qui est fol : il ne fait que rire, et ne parle que de formage."<br /> La dame voulut sçavoir que c'estoit, et descend, et parle à luy : "Qui estes vous mon amy?"<br /> Et ne luy dit aultre chose, que " ha : ha : formage."<br /> "Voulez vous du formage?" dit elle.
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