Si la vie doit continuer
Si la vie doit continuer, quel chemin emprunter ?
Ceci n'est pas du Tao, c'est de moi. En même temps, ça se reconnaît assez bien.
Je ne suis pas à Montréal, mais à Paname. Je suis revenue, car il y a eu un départ. Ce départ-là n'aura pas de retour.
Maintenant je peux comprendre l'angoisse du mutilé. Quand on vous coupe un bras, d'abord vous hurlez de douleur. Ensuite, quand la blessure se cicatrise, lentement, infiniment lentement, on garde toujours la mémoire, dans son corps, du bras arraché. On garde le réflexe du droitier, on veut rattraper les objets qui chutent. Mais à la place du bras, un pauvre moignon impuissant à saisir. On est frustré, humilié, on veut hurler à nouveau, mais de rage. Il faut apprendre à vivre avec ce manque à la place du bras. Et ça paraît impossible, complètement absurde, hors de portée, parce que la mutilation est injuste, incompréhensible, inique.
Donc, quel chemin emprunter, alors que le paysage a changé ?